Kallate Parameswara Kurup



Jean-Hubert Martin, l’initiateur de la fameuse exposition « Magiciens de la terre », fut l’une des premières personnes, avec Marie-Claude Beaud, à me manifester sa confiance concernant mon travail entrepris en Inde. Ainsi, lorsqu’il fut nommé responsable de la Biennale de Lyon il me choisit comme chargé de mission pour l’Inde. J’avais le plaisir de partir à la découverte des Kurups dans le Kerala, et d’aller à la rencontre de Ravinder G. Reddy, dans son atelier de Vishakhapatnam, afin de choisir les sculptures monumentales que l’on pourraient exposer à Lyon.


Kallatte Parameswara Kurup, photos ci-dessus catalogue Biennale de Lyon 2000.



Il me fallut faire de nombreuses recherches concernant les Kurups tant cette pratique artistique rituelle devenait rare en cette fin des années 1990. L’aide de Kapila Vatsyayan (alors directrice du « Indira Gandhi National Centre of the Arts», New Delhi) me fut précieuse. Au cours de cérémonies, un groupe d’homme, sous la direction d’un maître, réalise collectivement d’immenses figures représentant des divinités hindous à l’aide de poudres de couleurs naturelles. Les particularités de ces œuvres éphémères sont leurs grandes dimensions, plusieurs dizaines de mètre carré, et leur aspect général extrêmement coloré. Les volumes nettement esquissés de certaines formes anatomiques représentées révèlent de surprenants bas reliefs propres à ce genre d’expression. Lorsque cette figure est terminée commence un rituel fait de prière, de musique et de chant. Puis, comme pour les vastes mandalas tibétains réalisés à même le sol, l’œuvre éphémère disparaît, simplement balayée. Ainsi dispersé, les poudres de couleurs végétales retournent à la nature. J’avais la chance de rencontrer dans un petit village du Kerala, un de ces rares maîtres Kurups. Celui-ci, âgé de plus de 70 ans, viendrait en France, dans le cadre de la Biennale de Lyon 2000, accompagné de plusieurs assistants réaliser l’une de ces fameuses et vastes compositions.





Kalamezhuthu is unique form of this art found only in Kerala. The patterns to be drawn and the colours chosen are traditionally stipulated, and the tradition is strictly adhered to. Kalams are drawn in connection with the worship of Devi, Naga and Sastha. Certain variations of the rituals are found in Tantric rituals too. (more)


Ravinder Reddy devant l'une de ses sculptures, photo Hervé Perdriolle, Vishakhapatnam 1999.